jeudi 19 mars 2015

MON Gailledrat Cambrai


Les horaires de travail étaient de démarrer au chantier à 8h00. Ce qui donnait selon le lieu, des départs de très bonne heure de l’avenue de Valenciennes quand les équipes devaient se rendre sur Saint Quentin ou bien encore Bondues !!! (Lille).De 9 h à 9 h 30 pose déjeuné. Travail de 9 h 30 à 12 h 30 ; puis de 13 h 30 à 17 h 30, et retour au dépôt.
Puis la concurrence est progressivement arrivée : Salviam Brun de Douai, Lesage de Bailleul (qui à ouvert une agence : LOCANOR) et aussi Beugnet qui en plus à fait contra avec GMF (Groupe Maison Familiale) pour les vrd de ses lotissement ; marché que GAILLEDRAT Cambrai prenait traditionnellement.

Au départ de Mr Bauer, et faute de reprise, l’entreprise a fermée.
Un grand nombre du personnel a suivi Mr Dufay chez EJL qui a aussi ouvert un secteur sur Cambrai ; d’autre chez HERLEM.
Certains se sont mis à leur compte, soit pour être locatier sur leur propre engin ou plus original ouvrir une Auto-école !!!






Mais déjà dans les années 65-70 il y avait Cathelain (Hermie 62) en incursion sur Cambrai.C'est cette entreprise, reprise ensuite par Gagneraud, qui la première utilisait un TRACTO-BENNE; c'etait un petit Renault avec une benne Panien (normal, car voisin de Panien) pour de l'assainissement rue BERTRAND MILCENT- rue du Plat- route de Noyelles.

à l'époque ce n'était pas le même logo...

...et utilisaient ce type de pelle
ou celle ci




Cathelain sous banière Gagneraud

un tracto-benne Panien

Il y a eut d'autres entreprises aussi: mais moins "présentes" comme Colas et Screg, ou encore STPV avant la reprise de la partie TP de Desvignes.
Desvignes au port Cantimpré





Pendant mon temps sur les chantiers, mon père m’utilisait pour tenir la mire ou encore la nivelette mère. Toujours pour l’implantation, je portais les jalons et fiches ; ces dernières aux vacances de la toussaint me gelaient les doigts. Alors je mettais les mains dans les poches ; ce qui me valait cette tirade : « sorts tes mains de tes poches si non tu vas attraper des poux sous les ongles ».
Sur d’autres chantiers, je faisais ma surface de « pavés retournés » (réutilisation des pavés anciens qui servaient de « hérisson » au 0/40 Gaurain pour la structure de la chaussée rénovée) ou encore entretenais le stock de scories pour faciliter la circulation des eaux de pluie dans les caniveaux.
Comme quoi le recyclage ne date pas d’aujourd’hui !!!!! (pavés-scories de centrale thermique-laitier de hauts fourneaux).
Avant d’être Chef de Chantier chez Gailledrat en 1960, mon père de par sa formation de charpentier a participé à la construction du haut fourneau d’Usinor Denain ; comme coffreur chez Déchiron qui en ce temps là faisait du « béton ».
Pour si rendre il partait à Mobylette pour les 25 km séparent ces deux villes, faire sa journée et retour le soir ! Autres temps autres mœurs.
Ironie de notre époque, mon père a vu la démolition de ce même haut fourneau.



Tranche de vie...en plusieurs tranches
Bien sûr cette fascination par les engins facilite le choix des parents pour les cadeaux de noël qui, par chance pour moi, étaient magiques.

Il ya eût une « Poclain » à manivelle en butte, mais jaune et un peu de rouge…Une grue à tour…le Dinky Toys UNIC « sahara » avec ses tuyaux…un cadeau Bonux qui était une pelle…
elle est encore là au premier plan à gauche cette "Bonux"

Puis Matchbox, Majorette ; alors imitation…(mais moi leurs BERNARD je ne l’ai ait jamais rencontré).





Les miniatures de Norev et là « personnalisation »…(il y avait aussi un Berliet GBO, une niveleuse Richier N530 et une pelle mécanique).


(bien sûr aux "couleurs" de Gailledrat).

Gailledrat Cambrai,



il existait vraiment !

Et enfin les 1/50 : hypnotisation devant la vitrine du marchant de jouets !!!!

Que de chantiers réalisé avec, au grand dam de leurs fragiles « articulations ».

( perdu ces 32 pièces au grès des déménagements HELAS HELAS HELAS)
le mien aussi est tout blanc


La tradition en ce temps la était lors des départs du matin, de faire un arrêt « café, la goute (Genièvre) » et cigarettes (pour certain Boyard, non pas le fort mais papier maïs) pour la journée. Il était entre autre à Bonavis pour les directions de St Quentin et Péronne (aujourd’hui D644 D917) ou au petit Sancourt pour celle de Douai (D643). Connus de tous, il permettait à la direction de déposer les retardataires du dépôt dans le bon fourgon pour la journée de travail et ainsi économiser de longs kilomètres.
Il était aussi l’occasion d’y côtoyer les collègues d’autres entreprises : Herlem ou comme celle de bâtiment GO : Bernard (reprise en son temps par Maes (Belgique)).
l'entreprise Bernard avait un Berliet comme celui ci


Petite parenthèse sur GBA, ces entreprises faisaient aussi parties du groupement Générale de Bâtiment :
Albizzati+Cuynat+Delta+Demouy+Fournigault+Gester+Grandia+Lanctuit+Léonard+Nsabtp+
Scarpari+...


La tradition en ce temps la était lors des fins de journées, de faire un arrêt pour se désaltérer après une journée harassante.
Il était aussi l’occasion d’y côtoyer les collègues d’autres entreprises : Desvignes, Guidez ou comme celle de bâtiment GO : Vanesse (reprise par Ramery).


la couleur de Guidez BTP


Quand nous nous promenions, en voiture, les weekends ; à chaque village du Cambrésis traversé mon père nous montrait où il avait établi ses baraques ou bétonnière Gailledrat : au coin de l’église ici, pré du kiosque là ou encore derrière le cimetière. A force cela était devenu un gag entre nous « et là c’était la place de ma bétonnière, car il y avait une arrivée d’eau ».



En parlant de bétonnière, pour l’alimenter il faut du ciment. Beaucoup de sacs de ciment de 50 kg. A l’arrivée du Berliet 10t de Gailledrat tout le chantier est arrêté pour que l’ensemble du personnel s’active au déchargement, car tout se fait à la main sac par sac. Et quand je dis à la main c’est plutôt à l’épaule qu’il faut prendre du haut du tas sur le camion cette charge lourde et encore chaude. Puis parcourir ces quelques mètres pour entrer dans la baraque Faure servant de lieu de stockage abrité et l’y déposer précautionneusement pour éviter l’arrachage du papier d’emballage. Ce qui arrivait inévitablement, au moins une fois, sur un chargement (surtout lorsqu’il pleuvait !!!).
Bien sûr cela entrainait la moquerie des collègues, comme pour ceux qui tentaient de prendre 2 sacs à la fois ; ils ne le faisaient qu’une fois.
10 tonnes à une dizaine, et bien çà fait tout de même une tonne à manipuler ! Heureusement il y avait une rotation des personnes entre les « postes » : au camion, au transport et à la dépose.


C’était normal en ces temps là, je me souviens que l’entreprise de bâtiment Deleau faisait les mêmes manipulations en son dépôt de la rue Bertrand Milcent (Cambrai), un ancien cinéma : le Tivoli dans lequel elle entreposait son ciment au sec dans la salle à partir ce ces 5t Unic.



C’était pareil pour les bordures, tout à la main. Là il fallait aussi les aligner, d’abord les caniveaux sur lesquels ils mettaient les bordures. Il fallait savoir les faires glisser du camion, droites, et les manipuler pour les déplacer sur la « tranche » et enfin les accompagner dans leurs chutes afin de ne pas les entrechoquer les unes contre les autres.


Heureusement dans ces temps là, la fabrication des bordures était autre, les parements résistaient aux chocs ; d’ailleurs les paveurs de chez Gailledrat avaient parfois du mal à les tailler (un trait appuyé avec le fin côté puis deux trois coup avec la tranche et enfin au final avec le plat bien fort et les morceaux se séparaient) et n’hésitaient pas lors de la pose à taper directement avec leurs marteaux spécifiques à leurs professions lors de leur mise en œuvre pour réglage.





Parfois je montais en camion lorsqu’il ravitaillait le chantier en matériaux.
Je me revois balloter sur le siège passager dans tout les sens du petit UNIC n°2 Gailledrat (mais moi j’étais aussi petit) allant chercher du sable à lapin (argileux, pour le remblaiement des canalisations), alors que l’après-midi commençait et que les rayons du soleil me chauffent le visage à travers le pare-brise et que la digestion fait son effet et d’essayer de lutter contre le sommeil ; mais sans succès.


C’était encore plus acrobatique dans ce MAN n°2, les premiers 15t de chez Gailledrat, alors qu’il tournait en circuit fermé sur piste ! (de la banquette au plafond) sur l’extension de la menuiserie industrielle SIBAM.
Il y a eut aussi cette fois, avec un locatier Gailledrat d’Eswars chez qui je devais manger le midi pour gagner du temps sur la route, car dans la direction; une soupe au lard. Il n’était pas question que je touche çà à la maison, mais là pas de maman pour céder alors son repas il a du l’avaler (et qu’il a trouvé bien bon !, et les railleries le soir car le fait a été rapporté !!!!!!). Le chargement de 0/20 laitier était chez USINOR Denain, j’avais bien vu à l’entrée le garde faire de grands gestes mais je m’étais bien gardé de le signaler. Une fois les dédales du site franchis et la cargaison prise et bien il faut passer à la bascule et là le chauffeur s’est fait sermonner car les enfants sont interdis dans l’enceinte de l’usine !








Je revois ce transporteur, Becquet, avec ses tracteurs « futuriste »venir livrer en goudron la citerne Rincheval de Gailledrat . Celle qui fumait et faisait un bruit d’enfer à travers son panache noir.




La signalisation des chantiers était bien fournie chez Gailledrat.





En plus des traditionnel « chômeurs » (AK5) et K5B ainsi que les barrières K2 ; il était fait maison une signalétique à partir des fûts de 200 l d’huile qui était mis en peintures rouge-blanc-rouge ou encore ces boites jaunes faites en CP avec en leurs sommet un couvercle articulé par une charnière qui permettait d’y insérer une « loupiote » pour une signalétique renforcée la nuit (lampe avec capteur de luminosité qui fonctionnait à la tombée du jour). Cela complétait bien le traditionnel ruban de balisage. En tout cas les chantiers Gailledrat étaient plus signalés que certain aujourd’hui, 40 ans d’avance !!!



Je reviens sur l’entreprise Bernard, Gailledrat leur a fait le terrassement pour la réalisation des fondations de l’hôtel SOFITEL sur la A1 à l’aire d’Assevillers. C’était la première fois que l’on voyait sur le fût des grues la publicité d’entreprise, ainsi que sur la contre flèche (contre le treillis et de par et d’autre). Cela faisait bien évidemment une énorme prise au vent ; et bien vite la réglementation a banni ce type de représentation suite à des accidents de chute.


En ce temps là Bernard était encore sérigraphie en rouge sur fond jaune, car par la suite cela est passé au vert mais toujours sur fond jaune.



                                                    

BERNARD
       





BERNARD








Bernard en avait un comme ce dernier




BERNARD





Du terrassement pour fondations Gailledrat le fera aussi sur la déviation de Saint Quentin (02) mais pour Fougerolle cette fois, et pour un ouvrage d’art ; c’était derrière MBK (Mobylette, pour les plus anciens). Herlem était sur les terrassements.








Herlem

Toujours sur Saint Quentin, mais là c’est l’accident survenue à un chef de chantier Gailledrat qui à la débauche redescend au font du terrassement d’une cuve pour récupérer du matériel laissé au fond. Il se reçoit alors un moto basculeur ; bras cassé avec une plaque à vie, jambe fracturée avec greffes et autre. Deux ans d’arrêt !!


En accident il y a eut aussi le renversement de la LY2P alors sur la remorque tirée par le Berliet n°9. Le décé d'un opérateur Gailledrat sur le « traditionnel » bouille-gravillonneur








 ; ce qui m'avait amené a trouver une autre solution tirée des arracheuses de betteraves Hériau ou Moreau avec un ré-pendage par l'avant et découvrir peu de temps après que les auto-gravillonneur existaient !




En ce temps là le maréchal ferrant était encore le cœur de l'économie des villages. Bien sûr il n'y avait plus les chevaux de labour à ferrer, mais il s'était souvent reconverti en garagiste et grâce à leur forge réparait les socs de charrues.
Donc les « bobos » des péripéties des travaux publics trouvaient en leur antre le moyen de redémarrer rapidement du fait de leur proximité.






Une autre anecdote; quand le DAF n°4 est revenu de chez Delmotte il avait sa cabine en vert et gris "mastic' comme ses confrères, mais sa benne elle était peinte en vert alors que la charte graphique de Gailledrat Cambrai était qu'elle soit en gris "mastic". Cà n'avait pas l'air de contrarier trop le chef de garage du garage DAF de Cambrai avenue de Paris !!! Mais retour en peinture quand même.




Tien tien, un autre fournisseur Cambrésien de Gailledrat Cambrai :

Millecamps Cambrai
et ici Dhordain de Cousolre comme carrière
Ou encore " Denimal " qui avait ces couleurs
par photosdecamions

mais c'était des Berliet et en 10T ou 15T

Et sur les routes du Cambrésis, il y avait aussi:

les cars Dupas
mais c'était Total de chez Lesage de Proville

les transports Dégrugilliers, mais surtout leurs DAF
avant les SAVIEM concession reprise par Coquidé

Dégrugilliers par photosdecamions



Coquidé par photosdecamoions



Prevital  par photosdecamions

Lannutti  par photostp
massin faisait des parpaings derrière chez Roquette, en bord de l'Escaut, un Unic "toupie" en 10T amenait la matière première

par photosdecamions

Lors de la rénovation de la "route de Paris", un dépôt de scories a été constitué place Roussseau au cimetière. C'était des semis  de TransUnion qui faisait la navette, et l'un d'eux ressemblait à celui ci
 par photosdecamions

tout en vitre et en chrome.

3 commentaires:

  1. Désolé Mr Bauer, j'ai accidentellement effacé vos messages !
    Je vous demandais si vous aviez des documents, anecdotes à partager.
    Cordialement.

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  2. Bonjour monsieur, je suis la dernière fille de Mr Bauer, je viens juste de lui lire votre article richement documenté, il a reconnu certains engins
    Merci à vous
    Mais pouvez-vous nous donner votre nom ? Et à quelle époque avez-vous travaillé chez Gailledrat?
    Bien cdt
    Virginie Vanpoulle

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    1. Bonsoir,
      J'avais déjà eut votre frère en 2018 et lui demandais si il avait des documents ou anecdotes à partager(pas de réponse).
      Vous en avez peut être (ayant habitée si près).
      Je suis Jérôme (et oui aussi) le fils de Jacques Bougamont Chef de Chantier depuis les années 60 dans l'entreprise de votre famille.
      Cordialement.

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